Informations


Lieu géographique
Les Monts Groulx, bien que relativement accessibles, n'en demeurent pas moins assez éloignés des grands centres urbains. A partir de Montréal, il y a:

  1. De Montréal à Baie-Comeau par l'autoroute 40 est, puis par la route 132: 700 km. 7 longues heures, quand même agrémentées des paysages de Charlevoix et de l'embouchure du Saguenay.
  2. De Baie-Comeau au barrage Manic 5, par la route pavée 389: 200 km. 3 heures (au moins) de route très sinueuse et monotone.
  3. Du barrage Manic5 au camp Nomade: 120 km. 1h30 heure dans un chemin de terre large et bien entretenu, sans problème même pour les petites voitures.
Ca fait donc un petit 1200 kilomètres! Et il ne faut vraiment pas compter les faire en beaucoup moins que 12 heures... De plus, ne pas oublier qu'une fois sur place, il faudra aller porter une voiture à l'arrivée du sentier du Jauffret, soit 50 kilomètres de plus aller-retour pour deux voitures.

 
Nous avons mis 17 heures pour rejoindre le camp nomade, soit 4 de plus que prévus initialement. Il faut donc absolument compter, de Montréal, deux journées entières de perdues juste pour le transport. De plus, considérant la distance à parcourir pour s'y rendre et en revenir (~2500 kilomètres), nous avons décidé de louer une cammionette (Dodge Caravan). Ceci nous permettait d'éviter de prendre deux de nos voitures personnelles et d'avoir ainsi à estimer le coût de l'usure des voitures des propriétaires de manière à ce que ceux-ci ne paient pas plus que les autres. La location nous assurait d'avoir un véhicule presque neuf et de ne pas courrir après les ennuis mécaniques. Et à cinq dans le même véhicule c'est pas mal plus le fun! Le coût total de transport, par personne, a été de 160$(CAN), répartit comme suit: 125$(CAN) pour la location comme telle, et 35$(CAN) pour l'essence. Ce qui est étonnament peu considérant les avantages obtenus.

Une seule ombre au tableau cependant, nous avons eu une crevaison et avec le ok de la compagnie de location, nous avons fait poser un pneu neuf à Baie-Comeau. La compagnie nous a ensuite refusé de nous rembourser le pneu sous prétexte que ce n'était pas exactement le même type que les autres! Il faut donc s'assurer par écrit avant de partir quels arrangements faire avec la compagnie si on a une crevaison.

*Infrastructures
Il n'y pas grand chose à espérer de ce côté. C'est ce qui fait le charme de la région! Cependant, il y a deux petits refuges au départ du sentier allant au Lac Quintin. Ceux-ci appartiennent à l'organisme Aventure Nomade et pouvent héberger à peu près six personnes chacun. Aventure Nomade les rend accessibles à tous, sans autres frais que de faire un peu de maintenance une fois sur place. Entre-autres: couper du bois, ramasser de la mousse pour le toit et débarasser le sentier des arbres tombés. Il faut toutefois noter qu'on ne peut réserver et que c'est sur une base du premier arrivé, premier servi. Si c'est plein, il faut camper dans la forêt à proximité. Il existe également deux sentiers: le premier commence au stationnement du camp Nomade et se termine finir 10 kilomètres plus loin au lac Quintin. Le deuxième commence dans les environs du mont Jauffret et se termine sur la 389 à une centaine de mètres au sud du ruisseau Beaupin.

 
Les refuges ne sont pas visibles de la route. Il y a un petit accotement pour garer sa voiture et un petit panneau indiquant le départ du sentier. Il faut cependant savoir que le sentier commence au sud du ruisseau et non au nord tel que suggéré par le panneau. Un détail pas si insignifiant que ça lorsqu'il fait nuit et qu'on ne voit pas à 2 mètres!

*Climat
L'hiver finit tard et commence tôt. Sur les plateaux, il n'est pas rare de voir de la neige en quantité jusque à la fin mai. De plus, il n'ast pas rare de voir un épais brouillard envelopper les plateaux.

 
Le choix de la date de l'expédition dépendait principalement de nos vacances et des vacances des... mouches. Nous avons opté pour la mi-août dans l'espoir de ne pas en avoir trop. Une autre possibilité était de faire l'expédition tôt au mois de juin ou plus tard au mois de septembre. Des problèmes de disponibilités se posaient alors dans les deux cas en plus des risques de tempêtes de neige.


*Equipement
Des bottes de marches solides et imperméables sont absolument nécessaires! Cependant ne vous faites pas trop d'illusion sur l'étanchéité de vos bottes. S'il pleut, la pluie combinée à la capacité d'absorbtion de la mousse, il est très probable que vous aurez quand même les pieds mouillés... De la même manière, une bâche en plastique pour mettre sous la tente est également indispensable si vous ne voulez pas dormir dans deux centimètres d'eau.

 
Nous avons utilisés des caméras jettables tout au long de l'expédition. Légères et petites, chacun d'entre nous peut en porter une, ce qui diversifie le genre des photos qui sont prises. La qualité des photos est très surprenante, allant de bonne à excellente. (Ce qui n'est malheureusement pas bien rendu par la digitalisation) De plus, il est maintenant clair pour nous tous que les caméras jettables panoramiques sont absolument indispensables et sont les seules à pouvoir vraiment capturer l'immensité des paysages.

*Orientation
L'orientation est assez facile. La tour du mont Verrier, ainsi que la tour à feu près du mont Jauffret (52 Degré 37' Nord, 68 Degré 04' Ouest) sont visibles d'à peu près partout sur les plateaux. Et contrairement à la croyance de certaines personnes, les boussoles fonctionnent bien. Il reste que les cartes topographiques suivantes sont quand même obligatoires pour ceux désirant s'aventurer hors des sentiers. (En fait, tous ceux effectuant la traversée)

Cartes au 1/50000ième.

Carte au 1/250000ième. (Un petit peu moins utile mais donnant un aperçu de l'ensemble de la région.)
 
Au lieu d'apporter avec nous les encombrantes cartes topos avec leurs sacs plastifiés, nous avons fait faire des photocopies couleurs 11"x17" des sections intéressantes et les avons fait plastifiées. Ceci nous a permis de donner une carte topographique compacte, hydrofuge et robuste à chacun. Coût: 3$ (CAN) seulement par copie plastifiée.

*Mouches
Ce sont LES pires ennemis des randonneurs. Il faut se préparer à les voir en masse de la mi-juin à la mi-août. Par "en masse" je veut dire que: immobile, il faut s'attendre à en avoir à peu près une soixantaine sur tout le corps lors de la traversée d'un boisé dense, sombre et à l'abri du vent. Voici un compte rendu très original trouvé dans un des bivouacs des refuges du Camp Nomade... A rendre fou!

          
J'ai découvert au Monts Groulx un secret que les mouches ont bien gardé. Il suffit qu'on leur arrache les ailes et elles deviennent sourdes. En effet, je leur criait "Vole! Mais vole donc!" et elles demeuraient là, sans bouger...
          
          
Auteur anonyme, Bivouac du Camp Nomade, Juillet 1994
Heureusement, une fois rendu sur les plateaux où il y a peu ou pas d'arbres, un vent (même faible) les chasse aisément. Il faut quand même apporter des filets anti-mouches... Juste au cas.

 
Nous recommendons fortement du Kanuk ou l'équivalent. C'est un tout petit détail qui peut faire la différence entre une expédition difficile et un vrai cauchemar...




© 1995 Benoit Girard. Toute reproduction interdite sans consentement écrit de l'auteur