La première journée

Matin Midi Soir

28 décembre 1995

-5 degrés Celsius maximum
Ski de 21h00 à 22h00
4 Km parcourus


Les premiers kilomètres

Le départ de la Traversée, près de la 381.
Contrairement aux autres membres du groupe, nous décidons de n'arriver que tard dans la soirée du 28 décembre. Ceux-ci sont déjà sur place aux environs de midi, (nous confirmant par téléphone que tout se déroule comme prévu), et commençent la traversée sous un ciel sans nuage.

De Montréal, dès le retour du travail, nous partons rejoindre le reste de l'équipe. Après 5 heures de route nous arrivons tard en soirée au village de St-Urbain où se trouve le bureau de la Traversée de Charlevoix. Sous la fumée des cheminées, lumières et décorations de Noël donnent aux bancs de neige des reflets chaleureux. Nous sommes attendu. Eudore Fortin, père de la Traversée, nous reçoit dans son bureau et explique brièvement les dernières nouvelles sur les conditions de la Traversée. Nous sommes le troisième groupe de l'hiver à tenter la Traversée, les deux autres groupes étant partis la journée précédente. On apperçoit au mur une impressionante mosaïque formée de cartes topographiques qui laisse entrevoir ce qui nous attend dans les jours qui suivent: Un long et sinueux tracé se faufillant à travers toute une armée de courbes de niveau!! Nous nous changeons à même le bureau (attention au plafond...) et après s'être entendu sur nos coordonnées et heure de retour, partons rapidement vers le nord sur la 381. Nous savons déjà que nous ne terminerons pas la Traversée. Elyse, moi-même ainsi que trois autres de nos co-équipiers devont malheureusement être de retour au travail pour le 3 janvier. Nous n'aurons donc le temps que de faire les 5 premiers jours de la Traversée, ce qui représente quand même près de 75 kilomètres.

Le premier souper au camp Jean-Pierre Cadot.
Nous voilà en voiture, direction plein nord sur la 381. La nuit est magnifique, la pleine lune éclairant les murailles enneigées qui gardent l'entrée du parc des Grands-Jardins. Quelques souvenirs de l'été 1994 me viennent à l'esprit où nous avions eu droit à tout un coucher de soleil du sommet du mont du Lac-des-Cygnes tout près d'ici. Une demi-heure plus tard, la voiture rangée sur le coté de la route, nous sommes sur nos skis. Tout en face de nous, au loin et enrobé d'une lueur bleutée, se dresse une série de petites montagnes. C'est là la direction qu'il faut prendre et, skiant sans lampes frontales (on peut facilement discerner nos ombres sur la neige), nous parcourons rapidement les premiers kilomètres d'une large piste tracée par des motoneiges. Le trajet est essentiellement plat, sans difficulté, et longe sur presque toute sa longueur le lac de l'Écluse. De l'autre côté, les falaises de glaces qui l'entourent luisent sous les rayons de la lune. Nous croisons même quelques petits chalets privés avant d'atteindre le camp Jean-Pierre Cadot. Personne pour nous acceuillir, tous les autres dorment déjà et seules quelques chandelles veillent encore... Nous nous empressons de nous mettre au lit car la journée de demain est, (on nous a bien averti), la plus difficile de toute la Traversée.



© 1996 Benoit Girard. Toute reproduction interdite sans consentement écrit de l'auteur