Le Tibet | |
| mi-avril 2000 | Introduction | Chapitre I: Népal | Chapitre II: Tibet | Chapitre III: Mont Everest |
Carte originale (4215x1488), prise sur le site du Tibet map institute
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| Centre ville de Chengdu. Photo prise du site de Richard Lemay. |
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| Bouddhas sculptés à même le roc sur la route entre l'aéroport et Lhassa. Des ouvriers étaient en train de les restaurer. |
Enfin arrivé à Lhassa. L'altitude est ici de 3600 mètres et c'est avec une certaine appréhension que nous sortons de l'avion directement sur la piste pour nous diriger vers le terminal de l'aéroport. Nous faisons enfin notre rencontre avec les cinq membres de l'équipe des grimpeurs, qui eux sont arrivés au Tibet deux mois auparavant. La dernière fois que nous les avions vus, c'était au mois de septembre dans dans un petit restaurant de la rue St-Joseph! Ils ont changé. Barbus, bronzés et bien heureux de nous revoir! Nous sommes également tous reçus par notre guide, Tashi, qui place autour de nos cous une écharpe de soie blanche, le kata, en signe de bienvenue. L'autobus démarre ensuite vers Lhassa, situé à environ une heure de route de l'aéroport. La route cahoteuse longe le Brahmapoutre, rivière sacrée des hindous qui réussie à se frayer un chemin jusqu'en Inde à travers la chaîne de l'Himalaya. Nous nous arrêtons sur la route où des travaux de rénovations ont lieu. Une dizaine d'ouvriers restaurent trois imposantes fresques aux couleurs vives représentant Bouddha. Il semble que les autorités chinoises ont enfin compris que les touristes ne viendraient pas au Tibet pour voir les militaires et les blindés de l'armée populaire de libération...
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| Rue typique de Lhassa. Pas de voitures personnelles (Celle de la photo est un taxi), que des vélos. On remarque que beaucoup de femmes portent un masque à cause de la pollution et des odeurs. |
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| Le monastère du Jokhang (à gauche sur la photo) et le marché en plein air du Barkhor. Notez les costumes très colorés et la vieille dame marchant au centre avec son moulin à prière. |
La topologie ouverte de la ville de Lhassa contraste fortement avec celle étouffante de Kathmandu. Les rues et trottoirs sont larges, la circulation beaucoup moins dense et chaotique. Après avoir laissé nos bagages à notre hôtel, où une montée rapide de l'escalier menant à nos chambres nous rappelle immédiatement le manque d'oxygène, nous allons nous promener sur la place du marché, le Barkhor, situé juste en face du monastère du Jokhang. Des marchandises de toutes sortes sont mises en vente, parfois directement à même le sol, allant des vêtements aux appareils électriques rudimentaires. Les femmes tibétaines sont vraiment belles, drapées dans leurs colorés costumes traditionnels. En face du Jokhang, tibétains de tous âges se prosternent par terre en récitant monotonnement prières et incantations, sous l'oeil discret de militaires chinois.
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| Le Potala, ancienne résidence des Dalaï Lama, autrefois lieu le plus inaccessible de tout le Tibet. |
La figure dominante de Lhassa est l'imposant Potala, immense forteresse-monastère bâtie au 17ième siècle par le 5ième Dalaï Lama, et siège du gouvernement tibétain avant l'invasion chinoise de 1959. Curieusement, il échappa de justesse à la destruction lors de la révolution culturelle par un général chinois, estimant qu'il s'agissait d'un trésor inestimable.
La visite du Potala dure près de trois heures et ne permet vraiment la découverte que d'une toute petite section. C'est avec une certaine appréhension que nous pénétrons dans ce qui devait autrefois être l'endroit le plus interdit aux étrangers de tout le Tibet... Les nombreuses salles sombres se succèdent les unes aux autres, éclairées par la faible lumière des chandelles au beurre de yaks; tantôt de petits temples en elles-mêmes, tantôt quartiers de repos pour les centaines de moines qui y habitaient il n'y a pas si longtemps.
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| Elyse devant une étrange pièce séparée des autres par une cour intérieure. Nous sommes ici au coeur même du Potala comme le témoigne les pagodes dorées. |
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| L'auteur dans une coursive colorée. Noter les motifs sur les portes, poteaux et plafond. Ils sont peints à la main et il y en a comme cela dans toutes les salles que nous avons visitées. |
La quantité incroyable de travail est ce qui m'a le plus frappé. Chaque mur, chaque cadre de porte, chaque plafond y est peint de motifs aux vives couleurs. En regardant de plus près on constate que les motifs sont légèrement différents les uns les autres, montrant clairement qu'ils ont été individuellement peints. L'itinéraire nous fait découvrir une des cours extérieurs, d'où nous avons une très belle vue sur la vallée et la ville de Lhassa. On peut apercevoir tout en bas sur la rue en face du Potala, les minuscules silhouettes de pèlerins avançant lentement en se prosternant à chaque mètre. La ferveur religieuse de ce peuple est vraiment impressionnante.
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| Le village monastère (dont on voit les pagodes dorées) de Ganden accroché à flan de sommet. Un yak solitaire qui passait par-là tenait absolument à faire partie de la photo... Le site de Tazarat affiche la même photo prise durant l'été. |
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| Elyse bien entourée de moines juste après notre arrivée au monastère. |
Un cours trajet d'autobus à partir de Lhassa nous amènent au monastère de Ganden, situé à plus de 4500 mètres d'altitude. La route en lacet n'en fini plus de monter et une (heureuse!) crevaison nous permet de marcher le dernier kilomètre jusqu'au monastère en compagnie de quelques yaks qui errent ça et là. La marche est lente mais pas difficile et nous croisons des moines, jeunes et vieux, dans la rue de terre étroite menant vers la place centrale en face du monastère.
La cérémonie à laquelle nous voulions assister est déjà terminée lorsque nous arrivons. Seuls quelques jeunes moines y sont encore et se prêtent volontiers à une séance de photo avec Elyse. Les hommes tibétains sont très petits, comme on peut s'en apercevoir sur la photo. (Elyse mesure 150cm...) Nous faisons quand même une visite des lieux, la plupart vont faire la cora, un sentier circulaire religieux faisant le tour de la montagne. Fatigué, je reste avec Tashi et un tibétain nous rejoint avec ses deux petits garçons. J'essaie quelques phrases de tibétain (prises dans un livre) à la grande surprise de Tashi qui pouffe de rire. La vue de la photo de ma fille Lauriane me donne droit à de grands yeux étonnés. Ils n'ont pas dû voir souvent de petite fille aux cheveux blonds et aux yeux bleus!.
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| Le col de Kamba La, peu après Lhassa. Une route à flanc de montagne, sinueuse et étroite dans nos jeeps remplies à craquer de matériels. |
Nous partons de l'hôtel tôt le matin dans quatre vieux Toyota Landcruiser (250,000km au compteur!) surchargé de matériel. Tous sont conduits par un chauffeur chinois pas très bavard. En fait, les seuls mots qu'ils comprennent (ou font semblant de comprendre, nous avons eu d'intéressantes discussions là-dessus...) sont "GO" et "STOP", très utile pour les pauses pipi. Rapidement la route asphaltée (qu'on désigne autoroute sur les cartes mais correspondant plutôt à une de nos routes de campagne) laisse place à un étroit chemin de pierres qui monte en s'accrochant au flanc d'une vallée majestueuse. Le style de conduite des chauffeurs varie considérablement (nous les désignons par; "le prudent", "le stressé", "le pépère" et "celui qui se fait sécher les dents", mais ils ont tous en commun qu'ils connaissent parfaitement bien chaque recoin de la route. Ce n'est malheureusement pas le cas de nous et les parcours à 3 centimètres du précipice me paraissent terriblement longs. J'ai l'impression que la jeep va faire un abrupt plongeon à chaque tournant! J'essaie quand même de rester stoïque, en blaguant et regardant au loin mais dans le fond de moi-même je suis terrifié. René a bien résumé ceci par le fait que "ses dents sont collées ensemble" tellement le stress nous fait serrer la mâchoire! Et Claude-André qui nous averti que ce que nous vivons n'est vraiment rien à coté de ce qui nous attend à la sortie du Tibet! (et il ne mentait pas...)
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| Drapeaux à prières au sommet du col de Kamba La. Il y a un très fort (et glacial) vent. On aperçoit au loin la route que nous venons d'emprunter pour monter jusque là. |
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| Magnifique vue sur le Yamdrok Tso. La numérisation de la photo n'a pas trop modifié la fantastique couleur azure de ce lac. Au loin, des pics enneigés de 7000 mètres d'altitude montent la garde. |
La caravane monte lentement. Quelques pauses forcées dues à des bris mécaniques (il y en aura beaucoup comme cela, mais vite réparé par les conducteurs chinois) offrent le luxe de pouvoir sortir du camion et de contempler la vue sur la vallée d'où nous venons. Tout en haut du col, à 4794 mètres d'altitude, et sous un vent glacial faisant claquer les drapeaux colorés de prières, nous voyons apparaître devant nous un spectacle fantastique. 450 mètres plus bas se trouve un lac immense d'un profond bleu turquoise. Tout autour les montagnes dénudées montent la garde tandis qu'au bout de l'horizon de hauts pics enneigés se laissent apercevoir. C'est le lac Yamdrok Tso, un des plus grands lacs du Tibet. Des enfants sortis d'on ne sait où nous quémandent des crayons. "pen","pen","pen" nous lancent t'ils avec un grand sourire sous leurs cheveux ébouriffés. Nous partons en leur laissant quelques barres tendres.
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| Village abandonné sur la route de Shigatse. Malgré la présence d'un lac, le paysage reste désertique. Pas un seul brin d'herbe, rien que des roches. |
La route se poursuit, longeant le lac pendant plusieurs heures. Nous croisons quelques très petits villages tout droit sortis du moyen âge. Ici, pas d'électricité, pas d'eau courante. Des animaux se promènent librement parmis les petites maisons blanches en terre avec des toiles tissées en guise de portes. Nous dînons dans un de ces villages. Sur le mur d'une maison comme les autres, un écriteau peint à la main affiche le mot "restaurant" en chinois, anglais et tibétain. Nous sommes chanceux il y a six différents plats au menu, variation sur le même thème de "noodle soup","yak tsompo" et "chicken tsompo". D'ici à ce que nous quittions le Tibet dans deux semaines, c'est à peu près tout ce que nous allons manger... Heureusement, il y a de la bonne bière locale portant l'étiquette de "Lhassa Beer". On voit d'ailleurs partout les grosses bouteilles vides de 750 ml empilées le long des murs des maisons.
La route longe le lac s'élevant parfois à plus d'une centaine de mètres de la surface. Les conducteurs ne ralentissent même pas lors des nombreux tournants d'où peut surgir à tout instant un camion de ravitaillement chinois roulant en sens inverse. Nous trouvons justement un de ceux-ci arrêté sur le bord de la route, la bloquant sur la moitié de sa largeur. Et voilà notre chinois qui, sans ralentir, essaye de passer quand même! On était quatre à crier "STOP!" cette fois! Nous faisons le passage à pied et regardons la Toyota s'engager centimètres par centimètres, une roue partiellement dans le vide...
Enfin arrivé à Gyantse vers 19H00, après 200 km de route de terre. C'est une petite ville découpée par deux grandes rues perpendiculaires divisant la ville en une moitié tibétaine et une moitié chinoise, où d'ailleurs nous logeons dans un froid hôtel. Au centre de la ville se trouve un joli restaurant tibétain où nous soupons tous ensemble. Fatigué par la journée (l'altitude également, nous sommes ici à 3800 mètres), je rentre la nuit tombée avec Elyse, Ghyslain et Claire, les autres feront la fête jusqu'à tard dans la nuit. Contrastant la tranquillité du coté tibétain, quelques bars du coté chinois font jouer des vidéos de films d'art martiaux à tue-tête dont les cris et la musique nous accompagnent pratiquement jusqu'à l'hôtel.
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| L'immense porte du monastère de Pelkor Chode. |
Le matin suivant, nous marchons à travers la section tibétaine jusqu'au monastère de Pelkor Chode, vieux de près de 600 ans. Il est encore très tôt le matin, le soleil plombant reste en partie caché par le Dzong, véritable forteresse perchée sur le sommet d'un pic rocheux en plein milieu de la ville. Les rues sont encore quasi-désertes et nous regardons les typiques maisons tibétaines bordant la grande allée de terre où nous marchons.
Arrivés au monastère, Tashi et ses monotones explications me font rapidement perdre le compte des (très) nombreuses divinités bouddhistes et j'avoue que cela commence à m'ennuyer un peu. Je pars donc à l'écart du groupe pour visiter seul le temple principal et tombe sur deux gamins qui me guident à travers l'énorme et sombre salle. Ici (comme dans tous les monastères au Tibet), il faut payer pour pouvoir prendre des photos pour chaque salle, ce que nous nous sommes refusés par principe. Cependant, avec le recul, je crois que j'aurais dû au moins prendre quelques photos des endroits les plus imposants.
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| Les gardiens silencieux de Kumbum montent la garde près d'une entrée. |
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| Imposant Bouddha recouvert de feuilles d'or dans une des pièces de la stupa de Kumbum. |
La stupa de Kumbum nous accueille ensuite et nous parcourons avec plaisir le petit labyrinthe de passages sombres et étroits, menant de salles en salles, d'étages en étages jusqu'au sommet de la structure. A l'intérieur de chaque entrée, des grands guerriers (dieux? probablement...) colorés montent la garde nous fixant de leurs énormes yeux. Plus loin, au centre de la stupa, un Bouddha géant recouvert d'or, entouré de multitudes de petites statuettes, brille sous la lumière des chandelles au beurre de yaks. Les murs sont recouverts des pâles restes de fresques à moitié effacées. Le silence absolu, l'odeur de l'humidité et de l'encens se mêle à celle, âcre, du beurre fondu, et nous plongent dans une ambiance solennelle.
Nous partons ensuite vers Shigatse sur une route poussiéreuse qui traverse plusieurs minuscules et très jolis villages.
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| Le marché de Shigatse. Elyse magasinant pour des carcasses de moutons séchés. Un petit méchoui peut-être? |
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| Jean-Pierre, André et Elyse faisant du marchandage. Notez les moulins à prières ainsi que les colliers de pierres sur la table. Nous sommes ici dans la section des bijoux et objets de culte. |
Arrivé à Shigatse, nous dînons sur le toit d'un restaurant en face d'une immense forteresse en ruine, résultat du "travail" de la révolution chinoise. Au loin dans la vallée, une véritable tempête de sable fait rage, semblable à celle qui nous avait empêchés d'atterrir à Lhassa quelques jours plus tôt. Nous devions ensuite aller visiter le monastère de Tashilhunpo avec son Bouddha doré de 25 mètres de haut. Mais au grand désespoir de Tashi, plus personne n'a encore d'intérêt pour revoir encore et encore les milles et un dieux de la religion bouddhiste. Tous n'ont d'yeux que pour le marché en plein air juste en face du restaurant.
Celui-ci est une véritable mosaïque de produits de toutes sortes, allant de la nourriture (voir la photo des moutons séchés!) aux vêtements en passant par des articles ménagers. Quelle aventure! Les vendeuses (ce sont pratiquement toutes des femmes) sont très agressives, nous tenant fermement le bras en nous entraînant à leurs petits kiosques. On y vous flatte le dos, tâte les mollets, les cuisses et... les fesses. Surpris, on se retourne rapidement pour voir une femme morte de rire rejoindre ses amies vendeuses en vous pointant du doigt. J'y ai même eu droit (ainsi que André je crois) à une main se promenant entre mes jambes... Tout se fait cependant avec une bonne humeur enfantine. Ma blonde Elyse regarde tout cela avec un certain étonnement et un petit sourire en coin!
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| Deux tibétaines rencontrées lors d'un bris mécanique sur l'un de nos véhicules. Elles étaient particulièrement impressionnées par la caméra vidéo de Darek. |
Les arrêts sont de moins en moins fréquents et la monotonie du déplacement fait que plusieurs en profitent pour dormir. Une autre passe, une autre occasion de se dégourdir les jambes. Le vent me semble encore plus puissant que tout à l'heure et on sent le froid à travers le gore tex. Ici et là des lambeaux de ce qui devait être des drapeaux à prières sont tendus à de petits poteaux chétifs. Rien à voir avec les couleurs et la sérénité des premières passes que nous avons traversées immédiatement après avoir quitté Lhassa. Tout ici n'est que désolation. C'est le temps d'une surprise. Un toast au champagne chinois, à l'autre bout du monde.
Nous traversons Shegar, vers la tombée du jour. C'est un très petit village. En nous débarquons à notre "hôtel" (le Quomolongma Hotel Tibet), qui en fait, n'est qu'une ancienne prison recyclée... Murs extérieurs, barbelés et bâtiments sombres, tout y est. Un vrai décors de film d'horreur. Qui plus est, il n'y a pas de chauffage, pas d'électricité (Elle n'est activée que pour quelques heures le soir) et il y fait plus froid à l'intérieur des chambres que dehors dû à l'humidité latente! Nous décidons tous d'un commun accord d'aller dormir dans l'auberge tibétaine locale, le Il n'y a pas d'électricité non plus, mais ici au moins c'est chaleureux. Notre guide quant à lui est mort de peur car nous ne sommes pas supposés nous trouver ici! Il faut dire que les itinéraires sont totalement contrôlés par l'état et que celui-ci favorise toujours les établissements chinois. Or, nous sommes maintenant dans une auberge exclusivement tibétaine, ce qui ne fait pas vraiment pas l'affaire du propriétaire de la "prison" de tout à l'heure. Qu'à cela ne tienne, on le payera quand même pour qu'il nous foute la paix. Quant à Tashi, il a tellement peur du PSB (la police intérieure chinoise) qu'il faut lui écrire et puis signer une décharge stipulant que c'est de notre plein gré que nous sommes venus ici...
Ce fût une très bonne décision. La chaleur des lieux, ainsi que les couleurs vives peintes sur les murs et le feu de bouses de yaks nous fait rapidement oublier les froids hôtels chinois que nous avons connus depuis notre arrivé au tibet. Nous y passerons une soirée inoubliable, chantant et buvant sous le regard amusé du propriétaire tibétain et de nos chauffeurs chinois. Une bonne partie du répertoire québécois y passe et cela fait tout drôle d'entendre cela alors que nous sommes si loin de chez nous. René, comme toujours, nous y a fait une prestation magistrale, faisant rire aux larmes tout le groupe.
Lorsque nous allons nous coucher dans notre petite chambre rustique mais joliment décorée, je ne peux m'empêcher de penser que demain nous arriverons au camp de base et verrons enfin l'Everest. Je ne dois certainement pas être le seul...
